Icônes &....

Icône est à entendre ici dans le sens des représentations propres à l'orient chrétien. C'est à cette discipline que j'ai été formé à l'occasion d'une affectation professionnelle dans le sud de la France en 1987. Depuis, j'ai écrit selon l'étymologie grecque du verbe graphein "écrire" des icônes dans le respect de la tradition et j'ai commencé à enseigner cette discipline sacrée. Les icônes présentées ici sont des oeuvres que j'ai réalisé, dont certaines sont encore disponibles et proposées dans des expositions ou lors de rencontres. 

Le baptême du Christ représente la manifestation de la "gloire de la Trinité". 

"La voix du Père t'a rendu témoignage en t'appelant Fils Bien-Aimé et l'Esprit, sous la forme d'une colombe, a confirmé la vérité de cette affirmation".

Tropaire de la Fête 

Métamorphose...

Car tel est le mot grec qui exprime le changement radical de la personne du Christ sur le Mont Thabor, dont les disciples Pierre, Jacques et Jean furent les témoins privilégiés.

Tandis qu'il priait, l'aspect de son visage changea, et ses vêtements devinrent d'une blancheur fulgurante.(Lc 9,29) 

Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous...

Toute l'économie du Salut est à juste titre centrée sur l'Incarnation du Seigneur. Cet événement unique dans l'histoire de l'Humanité qui peut être rapproché des paroles de  saint Paul évoquant la greffe de l'olivier. Par cette incarnation, le divin est greffé à l'humain pour lui en donner la plénitude. St Irénée et st Athanase diront encore que Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu." 

Cette icône correspond au chapitre XIII de l'Evangile selon saint Jean. Il est dit qu'à ce moment là, Jésus a décidé de livrer sa vie par amour  pour ses disciples et le monde entier. C'est la Kénose, c'est aussi le sens de ces paroles énigmatiques à l'aposter Pierre : "si je ne te lave pas, tu n'as pas de part avec moi."  

Cette icône célèbre le Dimanche des Rameaux. Jésus chevauche le petit d'une ânesse, suivit de ses disciples. Des enfants posent leur manteau en signe d'hommage. L'univers entier vibre en ce moment là d'une joie métaphysique. Aux pharisiens qui demandent au Christ de calmer ses disciples, le Seigneur répond :

Je vous le dis, si eux se taisent les pierres crieront. 

S'avançant avec majesté, le Christ étend le bras droit vers Lazare avec autorité, tenant le rouleau de la Loi dans sa main gauche : "Lazare, sors !"  Devant lui se tient Lazare, dans un Linceul noué par des bandelettes. Des assistants libèrent Lazare de ses liens sur l'ordre du Seigneur. Marthe et Marie, prosternées au pieds du Christ, figurent l'Eglise priante qui intercède pour l'humanité pécheresse. 

Ce schéma le  plus ancien sur le thème de la Résurrection du Christ (IVème siècle). La présence de la Mère de Dieu dans cette composition est liée à l'influence de chants liturgiques paléochrétiens et à la diffusion du récit apocryphe de sa vie par le hiéromoine Epiphane : "Or la Vierge vint [...] l'une des premières auprès du tombeau et un ange lui montra le Christ Ressuscité."

A la différence des autres femmes, Marie ne tient pas d'aromates. Elle qui gardait fidèlement les paroles de son Fils, sait que ce matin là le tombeau ne peut être que vide comme il l'avait annoncé.

Cette icône s'est formée à partir du récit des Actes des Apôtres. Dans l'axe du Christ en gloire qui monte vers le Père céleste et de Marie, figure la pierre arrondie qui porte les empreintes des pieds du Christ, d'où, selon la Tradition, il serait remonté au Ciel. L'exultation de la multitude angélique est signifiée par ceux qui soufflent dans des trompettes :

"Tu t'es élevé dans la gloire, Ô Christ Notre Dieu, après avoir rempli de joie, avec la promesse de l'Esprit Saint, les disciples fortifiés par ta bénédiction..."

Tropaire de la fête de l'Ascension

Thème central de la Passion du Christ qui précède la Résurrection, le Vendredi Saint est le l'heure des ténèbres.

La silhouette du Christ, légèrement incurvée et sa tête inclinée, introduisent une note dynamique dans la structure géométrique de l'icône.

La Vierge est légèrement penchée en avant vers la Croix, tendue dans la déréliction qu'elle partage avec le disciple saint Jean qui se tient du côté gauche du Christ.

L'expression du Christ est paisible et sa chair est déjà empreinte de la lumière Pascale.

La Pentecôte, cinquante jours après Pâques, est l'accomplissement de la promesse du Christ de l'envoi de l'Esprit Saint aux disciples. La structure fondamentale de cette icône est un cercle qui n'est pas sans évoquer l'icône de la sainte Trinité.

En bas au centre, dans un espace obscur est représenté un prisonnier revêtu de vêtements royaux et d'une couronne sur la tête. Denis de Furnes, dans son manuel d'iconographie, décrit ainsi le vieillard qui symbolise le cosmos :

"Personnifié par un vieillard rassasié d'années, l'Univers est prisonnier du Prince de ce monde."